Le soutien scolaire, quand et pourquoi?

Il y a quelques jours j’ai discuté avec une directrice d’école qui m’expliquait le fléau que représentaient les heures supplémentaires après la classe.

Alors de ma compréhension, heure supplémentaire = travailler plus pour gagner plus, ce sont des heures travaillées, souvent source de stress et de fatigue et qu’on fait malgré soi pour arrondir ses fins de mois ou parce que notre patron nous l’impose.

Mais à mesure qu’elle déroulait son plaidoyer j’ai fini par comprendre : les heures supplémentaires sont ce qu’on appelle aussi communément les cours de soutien scolaire.

Et ce n’est qu’au terme de notre discussion que je comprendrai que son choix de mot n’était pas si malvenu. Les heures supplémentaires après la classe sont devenues une plaie pour tous : les élèves qui en prennent, les parents de ces élèves qui les payent, les camarades de ces élèves et les enseignants eux-mêmes. Mais pourquoi? A la base l’intention est bonne mais à quel moment avons-nous dévié?

Avant de passer au constat, je préviens le lecteur je ne suis pas contre les cours de soutien – bien au contraire! – mais contre la dérive de la prescription systémique. Il faudra donc lire jusqu’au bout pour comprendre !

Alors qu’est-ce qui se passe avec ce soutien scolaire ?

En classe, surtout en fin de cycle secondaire avant des grandes échéances telles que le bac, les enseignants se plaignent d’élèves qui semblent connaître le programme à l’avance et s’amusent à répondre systématiquement et à la place des camarades. Une ou deux fois passent, mais quand ces élèves maîtrisent en permanence le cours à l’avance, les enseignants tirent la sonnette d’alarme sur le fait qu’aucune place n’est laissée à l’écoute et à la recherche de solutions favorisant ainsi le déroulement naturel de l’apprentissage. Mais il arrive aussi que ces élèves décrochent du groupe de classe et perturbent le déroulé en faisant toute autre chose : de la sieste les yeux ouverts à la nuisance générale.

Il se trouve que ces élèves connaissent le programme et pour cause, ils suivent des cours de soutien qui portent mal leur nom. En lieu et place de soutien, ces élèves se voient proposer le programme scolaire en apprentissage à l’avance à la maison et croient ainsi défier tout risque d’échec scolaire.

Quelle grossière erreur, n’est-ce pas ? Ces élèves s’excluent d’emblée du groupe d’apprentissage, ils sont souvent épuisés des heures supplémentaires qu’on leur impose et in fine n’ont pas pu s’enrichir des erreurs qu’ils auraient pu faire en classe dans un contexte plus proche des futurs examens qu’ils passeront.

Mais à quoi bon le soutien scolaire?

On doit comprendre la notion de soutien. Un soutien permet de maintenir une personne dans une position sociale, intellectuelle ou physique déterminée. A l’école, le soutien scolaire doit de permettre à un élève qui a des lacunes, du retard ou des difficultés de résoudre ses difficultés et de le maintenir au niveau de sa classe. En d’autres termes, le cours de soutien est là pour ancrer une notion apprise en classe mais pour laquelle le temps de classe n’aura pas suffi pas à ancrer pour cet élève (du fait de multiples absences, d’un rythme d’apprentissage différent….). Donc le cours de soutien scolaire est là pour s’intéresser aux notions passées et présentes, et s’assurer que l’élève les acquièrent mais en aucune façon pour enseigner de nouvelles notions autrement on sera dans de l’instruction à domicile.

Si j’ajoute à cela que parfois les difficultés des élèves sont toujours présentes malgré les fortunes dépensées en heures supplémentaires ! Les parents se fâchent, les élèves désespèrent et se frustrent et les organismes de soutien scolaire – malgré toute leur bonne volonté – en prennent pour leur grade.

Il se trouve même qu’il arrive souvent que les élèves ignorent tout de la bonne méthodologie de travail, de révision, d’écoute en classe et à la maison. Et leurs difficultés ne font que s’accentuer. Et rien n’y fera tant que les bonnes questions ne seront pas posées. C’est là qu’en complément du cours de soutien il faudra envisager de l’accompagnement scolaire, un accompagnement plus méthodologique et personnalisé, qui permettra de solutionner nombres de problématiques et dans toutes les disciplines.

Donc pour finir je dirais OUI aux cours de soutien mais NON aux heures supplémentaires !

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Majda, Coach Scolaire

Majda, Coach Scolaire

J'accompagne les jeunes élèves et étudiants pour acquérir sur la durée les bonnes habitudes et méthodologies de travail qui leur permettront d'exploiter leur plein potentiel et gagner en motivation, en confiance, en efficacité et en sérénité.

2 réponses

  1. Bonjour,
    je suis une maman et je suis intéréssée d’introduire le soutien scolaire à mon enfant.
    C’est un super article informatif à propos soutien scolaire.

    • wizuser dit :

      Bonjour,
      avec plaisir. C’est vrai qu’on a le réflexe cours de soutien mais il faut, en tant que parent, veiller à ce que cela permette à notre enfant de poser les questions qu’il n’a pas eu le temps de poser, de comprendre ce qu’il n’a pas pu comprendre et en somme de combler les éventuels vides pour mieux recevoir la suite du programme en classe. N’hésitez pas à le rappeler à votre tuteur de cours de soutien.
      Bon courage et belle réussite scolaire à votre enfant!

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